CONFERENCE DE DURBAN POUR LA LUTTE CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Conséquences du réchauffement climatiqueDepuis le lundi 28 novembre et jusqu’au 8 décembre, se tient à Durban, en Afrique du Sud, la 17ème conférence internationale (Cop 17) sur le changement climatique.

Mise en place des Conférences des parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC)

Le monde pris conscience des perturbations climatiques dans les années quatre-vingt, en mettant en lumière la fonte des glaces polaires, l'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère et le réchauffement progressif de la température de la planète qui est attribué à ces évènements. Face à l’urgence climatique, l'ONU crée en 1990 le Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, le GIEC. Ce dernier produit alors un premier rapport d’alerte sur les graves répercussions du changement climatique sur l'environnement, l'économie et la société.Dans la foulée, l'ONU convoque un Sommet de la Terre en 1992 à Rio de Janeiro au Brésil qui conduit à l'établissement et la ratification d'une Convention-Cadre sur les changements climatiques avec pour objectif de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre. Celle-ci, réunissant pratiquement tous les pays membres de l'ONU, adopte un agenda à mener au 21ème siècle et décide de tenir tous les ans une conférence des Parties de la Convention, comme celle ouverte le 28 novembre à Durban. Alors que dans un premier temps, trois ans à peine après la première conférence, une avancée majeure a été réalisée avec l'adoption du Protocole de Kyoto, les choses piétinent depuis. Rappelons qu'il s'agit d'un traité juridiquement contraignant, en engageant les pays signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, le CO2, de 25 à 40% en moyenne, d'ici 2012 et ce par rapport à 1990. Il a fallu attendre 2007 pour obtenir un nombre suffisant de ratifications pour sa mise en application. Finalement, elle engage 38 pays, dont la Russie, mais sans l’'adhésion des Etats-Unis et l'Australie. Et pour l’instant le seul pays qui a tenu ses engagements, c’est la Norvège.D'après les experts, il nous reste, au plus, 5 ans pour sortir de la spirale qui conduit fatalement la planète vers un réchauffement climatique dont on n'est pas en mesure d'évaluer les conséquences sur la vie de ses habitants. Et cinq ans, compte tenu du temps nécessaire à la négociation, l'adoption puis à la ratification d'un traité international de cette envergure, c'est demain. En France, conséquence plus que probable du dérèglement climatique tel que déjà perceptible, nous sortons d'un mois de novembre aux températures inhabituellement élevées, certainement agréable et facilement supportées en cette période de l'année, mais qu'en serait-il, transposé en été ?Source : RiskAssur

Les enjeux du sommet de Durban

La première phase du protocole de Kyoto arrive à expiration fin 2012 et le principal objectif de la conférence de Durban est de lui trouver une prolongation. Cependant, la deuxième phase, faute d'une solution de rechange acceptée par tous, ne sera pas immédiate et difficile à mettre en œuvre. De plus les principaux participants au protocole de Kyoto ne semblent pas disposés à s'engager, dans le contexte actuel, au-delà de son expiration, alors que tout milite en faveur d'un tel accord.Durant ces 15 jours, explique Jean Jouzel, climatologue du GIEC et prix Nobel de la paix en 2007, à Futura-Sciences, « il y aura aussi des discussions sur l’adaptation, sur le fonds vert, sur les problèmes de financements sur la déforestation, mais ce qui manque à mon avis, c’est une véritable discussion en termes de diminution des gaz à effet de serre ».L’expert semble regretter le manque d'ambition et le renoncement de plusieurs pays. « Il existe des propositions provenant de différents pays. Mais elles ne sont pas assez ambitieuses en comparaison avec les objectifs que tous les pays ont signés à Cancún en 2010. C'est-à-dire que tout doit être fait pour que le réchauffement climatique n’excède pas 2° C par rapport à l’ère préindustrielle. Or là, on est plutôt parti vers un réchauffement d’au moins 3 °C. Et malheureusement, cet aspect ne sera pas rediscuté sérieusement à Durban ».Source : Futura science

Freins politiques dans la lutte contre le réchauffement climatiques

Jean Jouzel est déçu : « ce que montre le rapport du GIEC c’est que techniquement, c’est possible, et que cela dépend maintenant d’une volonté politique ». Il y a un échec dans la mise en œuvre des négociations. Les propositions qui sont sur la table ne sont pas du tout en adéquation avec les objectifs et il y a une véritable contradiction entre l’accord que les décideurs politiques ont signé et les solutions qu’ils proposent de mettre en œuvre.De plus les braves gens réunis cette semaine à Durban, en Afrique du Sud, pour lutter contre le réchauffement climatique n'ont pas de chance. Déjà, la conjoncture économique leur est défavorable. Quand récession et chômage de masse menacent, la préoccupation prioritaire n'est pas la défense de l'environnement. Ensuite, deuxième mauvaise nouvelle pour la Conférence des Nations unies sur le climat, les Etats-Unis joueront moins que jamais le rôle de "leader" dans cette bataille : ils sont gagnés par le climato-scepticisme. Les républicains disent douter de la nocivité du réchauffement de la terre et se refusent à imputer à l’homme une quelconque responsabilité dans l’évolution du climat.Source : Le Monde