LA BIODIVERSITE MAL EN POINT

BIODIVERSITE EN DANGER - ESPECES ANIMALES ET VEGETALES MENACEESDevenu aujourd’hui très commun par les médias, le mot « biodiversité » recouvre cependant un concept complexe. La biodiversité est bien plus qu’un catalogue d’espèces. Elle doit être abordée d’un point de vue systémique, c’est-à-dire dans la globalité des interactions des espèces et des écosystèmes avec l’environnement, et aussi avec l’homme. Ainsi chaque niveau de la diversité (génétique, population, écosystème, climat…) doit être vu comme un maillon dont l’affaiblissement ou la disparition peut avoir des conséquences sur la multitude de liens qui lui sont attachés. C’est l’exemple du pull-over : quand un maillon saute, cela peut ne pas sembler gênant mais quand le pull commence à s’effilocher intégralement, on se rend compte de l’importance de chaque entité.

La liste rouge de l'UICN s'allonge

Depuis 1963 et tous les quatre ans, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) établit une liste rouge qui recense les populations menacées. Véritable baromètre de la biodiversité, elle la met régulièrement à jour, en évaluant l'état de nouvelles espèces et en changeant éventuellement le statut de conservation de celles déjà recensées. Près de 62.000 espèces ont été évaluées par l'ONG et près de 20.000 d'entre elles sont menacées. La proportion d'espèces ainsi suivies est faible mais les outils de mesure de la biodiversité mondiale ne sont pas si nombreux.

L'UICN a publié la nouvelle version de sa liste rouge en novembre 2011. Le bilan n’est pas bon et confirme la tendance. Elle inclut désormais 61.914 espèces, ce qui représente environ 3,58 % de l’ensemble des êtres vivants décrits parmi les animaux, végétaux, champignons et protistes sur l’ensemble de la planète. Mais la connaissance des mammifères s’accroît puisque la situation de plus de la moitié d’entre eux (54 % environ) a été analysée.

Comment la Liste rouge est-elle établie ?

Le système mis au point pour l’établissement de la liste rouge est le résultat d’un vaste processus de concertation, d’élaboration et de validation de plusieurs années, mené par les experts de la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN.

Cet état des lieux établit tous les quatre ans présentent les recensements de populations menacées par groupe d’espèces, par régions géographiques et par type d’habitats (marin, eau douce, terrestre).Ensuite avec le système de la Liste rouge de l’UICN, chaque espèce ou sous-espèce peut être classée dans l’une des neuf catégories suivantes : Eteinte (EX) ; Eteinte à l’état sauvage (EW) ; En danger critique d’extinction (CR) ; En danger (EN) ; Vulnérable (VU) ; Quasi menacée (NT) ; Préoccupation mineure (LC) ; Données insuffisantes (DD) ; Non évaluée (NE).La classification d’une espèce ou d’une sous-espèce dans l’une des trois catégories d’espèces menacées d’extinction (CR, EN ou VU) s’effectue par le biais d’une série de cinq critères quantitatifs basés sur différents facteurs biologiques associés au risque d’extinction et qui forment le cœur du système : taux de déclin, population totale, zone d’occurrence, zone d’occupation, degré de peuplement et fragmentation de la répartition. Au fil des années, ce travail est devenu une référence et est considéré comme un bon indicateur, au moins de la tendance générale.

Un quart des mammifères menacés et augmentation du nombre d’espèces de plantes en voie d’extinction

Les mammifères sont bien sûr les plus étudiés. On connaît l'état de l’ensemble du groupe, soit près de 5.500 espèces. Il est d’ailleurs intéressant de constater que le nombre de mammifères menacés n’a pas suivi de progression constante au cours de la dernière décennie, ce qui est plutôt rassurant. L’UICN estime cependant qu’un quart d’entre eux sont menacés en 2011.Parmi les modifications de statut, celle du rhinocéros noir d’Afrique de l’ouest a fait passer cette sous-espèce dans la catégorie « éteint ». Les rhinocéros sont d’ailleurs bien représentés au sein de cette liste funeste puisque le rhinocéros blanc du nord est désormais probablement éteint à l’état sauvage. Quant au rhinocéros de Java, il n’existe plus au Vietnam et il ne reste que quelques spécimens dans une réserve en Indonésie. Chez les plantes, parmi lesquelles 14.496 espèces sont surveillées par l’UICN (soit environ 5 % de l’ensemble des espèces), 9.156 sont en danger. C’est le cas du sapin d’eau chinois, qui est passé du statut « en danger » à celui de « en danger critique d’extinction».

Les causes

Les causes d’extinction ou de la raréfaction des espèces sont multiples et bien connues, mais c’est surtout l’action humaine qui fragilise la situation de nombreux être vivants, que ce soit par la fragmentation de l’habitat, la déforestation, les maladies, le réchauffement climatique, la surexploitation, la chasse/pêche, la surconsommation, les invasions insulaires d’espèces étrangères, etc. C’est cet ensemble de phénomènes qui provoque la sixième extinction de masse actuellement en cours. Et comme le répètent les scientifiques, c’est la première fois qu’une extinction de masse est sous la responsabilité d’une seule espèce, en l'occurrence l’Homme.

Les espoirs

Malgré tout, l’UICN soulève le bénéfice des efforts réalisés, sans lesquels la détérioration se serait aggravée de 20%. Et alors que certains scientifiques se demandent jusqu’à quel point il faut aider les espèces en danger à se maintenir sur Terre, certains efforts de conservation ont été récompensés et la situation de quelques êtres vivants est désormais moins alarmante qu’auparavant. Le cheval de Prjevalski (Equus ferus) par exemple, qui est passé du statut « en danger critique d’extinction » à celui de « en danger », fait partie de ces succès.Ainsi que le rappelle Jean-Christophe Vié, directeur adjoint du programme de l’UICN pour les espèces dans un communiqué de l’organisation, « le monde est plein d’espèces merveilleuses qui pourraient très rapidement devenir des objets de mythes et de légendes si des efforts de conservation ne sont pas réalisés plus efficacement ».Source : Futura Sciences et UICN.fr


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