Vers un meilleur accès à la contraception et à l’IVG pour les mineures

Contraception et piluleEn raison de l’augmentation significative du nombre d’interruption volontaire de grossesse (IVG) chez les mineures, la députée UMP des Ardennes, Bérengère Poletti, est déposée ce lundi (14/11), une proposition de loi visant à offrir aux femmes, notamment aux plus jeunes, un accès plus facile à leur contraception et à l’IVG. Elle sera examinée par les députés à compter de cette après midi.

La pilule anonyme et gratuite revient en débat

La hausse du nombre d'IVG de mineures inquiète. Selon les derniers chiffres officiels, plus de 13.200 interventions ont été pratiquées sur des jeunes filles en 2006 contre 10.700 en 2002. Si la pratique de l'IVG est en nette augmentation ces dernières années, Bérengère Poletti, vice-présidente de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes, estime auprès des journalistes du Figaro que le problème de fond réside dans la difficulté pour ces adolescentes d'accéder facilement à la contraception type pilule : "L'IVG est anonyme et gratuite pour les mineures, la pilule du lendemain également. Mais, en dehors des centres de planification familiale, ce n'est pas le cas de la pilule contraceptive. La majorité des jeunes, particulièrement dans les zones rurales, n'y ont donc pas accès dans ces conditions". Ainsi la députée souhaite garantir un accès anonyme et gratuit à la contraception pour les mineures, notamment par la prise en charge par l'Assurance maladie de toutes les dépenses inhérentes à la prévention de la grossesse non désirée. Par conséquent, les professionnels de santé devront rédiger une facturation spécifique, afin que l'Assurance-maladie rembourse une prescription qui ne sera pas mentionnée sur le décompte de remboursement des parents de la jeune fille mineure.Source : magicmaman.com

Le rôle des établissements scolaires dans l’éducation des jeunes à la sexualité renforcé

La ministre souhaite également obliger les établissements d’enseignement scolaire à mettre au programme un cours d'éducation à la sexualité et de mieux encadrer cette forme d'éducation. La proposition de loi invite notamment "à définir en début d'année, dans le projet d'école ou le projet d'établissement, l'organisation horaire de l'éducation à la sexualité". Elle demande également l'autorisation pour les sages-femmes de pratiquer l'IVG médicamenteuse de façon expérimentale dans certaines régions. Source : RelaxNews (sante-medecine.net)

La question de la toxicité s'invite

Ces idées, sous les feux de l'actualité depuis le «pass contraception» proposée par Ségolène Royal pour les lycéens de Poitou-Charentes, sont loin de faire l'unanimité. À la rentrée, une nouvelle étape a cependant été franchie avec l'arrivée du «pass santé contraception» en Ile-de-France. Ce dispositif qui rend la contraception anonyme et gratuite aux élèves de seconde franciliens a reçu la bénédiction du ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel. Rebondissement fin octobre avec l'opposition ferme de secrétaire d'État à la Santé à la proposition de Bérengère Poletti. À l'occasion du lancement d'une campagne de l'INPES, conçue pour faire connaître des méthodes alternatives au «tout-pilule», Nora Berra (secrétaire d’Etat auprès du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, chargée de la Santé) a estimé qu'il ne fallait pas «court-circuiter le rôle des parents». Un point de vue partagé par plusieurs associations familiales qui dénoncent pêle-mêle une banalisation de la sexualité adolescente, une ingérence dans la vie de la famille et un non-respect du rôle des parents. La Fédération des parents d'élèves (Peep), opposé dans un premier temps au projet, a par contre évolué. «Un tel dispositif peut être utile si les familles en sont correctement informées. Certaines d'entre elles ont parfois du mal à aborder ces discussions. De plus, le sujet de la contraception doit également concerner les garçons», souligne Valérie Marty, présidente de la Peep nationale.Nora Berra, qui propose pour sa part de développer l'offre dans les plannings familiaux, soulève en outre une question de santé. À la suite d'études récentes montrant un risque accru d'accident vasculaire (thrombose) avec certaines pilules dites de troisième génération, la secrétaire d'État a évoqué la question de la toxicité. Nora Berra a même évoqué un cas de décès de jeune femme sous pilule. Ce nouvel argument va-t-il s'inviter dans un débat au long court ?Source : le Figaro Santé (Auteur : Agnès Leclair)