Don de gamètes : « Donner le bonheur d’être parents »

Micro-injection d'un spermatozoïde dans un ovocyte« Acheter 10Kg de couches tous les mois, être coupée de ses copines et de ses potes pendant 3 ans, avoir un collier de nouilles à chaque fête des mères, être dérangé toutes les 5 minutes pendant un match…». A l’occasion de sa nouvelle campagne (lancée le vendredi 4 novembre), l'Agence de la biomédecine a choisi d'évoquer la parentalité sur un mode humoristique pour sensibiliser au don de gamètes, spermatozoïdes ou ovocytes, qui offre "le bonheur d'être parents".

Le don d’ovocyte en pénurie marquée en France

Au 31 décembre 2009, 1673 couples étaient en attente d'un don d'ovocytes et les délais peuvent aller jusqu'à plusieurs années, poussant certains d'entre eux à se rendre à l'étranger.Alors que le don de spermatozoïdes augmente de jour en jour, le don d’ovocytes, lui, se fait plus rare. Cela peut s’expliquer par le fait qu’il est moins productif (10 à 20 ovocytes prélevés chez la femme, contre 50 millions de spermatozoïdes chez l’homme), et surtout plus contraignant puisqu’il implique un prélèvement sous anesthésie et une stimulation ovarienne par injection. Source : sante-az (Auteur : Maud Carron)

Diversifier les donneurs

En 2009, les dons de gamètes ont permis 21 759 naissances en France grâce à l’assistance médicale à la procréation (APM), 1 110 grâce à un don de spermatozoïdes et 190 grâce à un don d’ovocytes. L’Agence de la biomédecine rappelle que plus le nombre de volontaires sera élevé, plus il sera facile de préserver la « diversité des donneurs ». Il en est de même pour les donneurs hommes. Même si leur nombre permet le plus souvent de répondre à la demande, il faut encore en recruter de nouveaux : plus il y aura de volontaires différents, plus il sera facile de répondre aux différents morphotypes des couples receveurs.

Les donneurs et donneuses : Quel profil ?

Les donneuses et donneurs doivent être majeurs. Il est recommandé que les femmes soient âgées de moins de 37 ans, en bonne santé et avoir déjà procrée. Les critères sont les même pour les hommes, seule la limite d’âge est reculée à 45 ans. En France, le don de gamètes est gratuit, anonyme et repose sur le volontariat. La loi impose le remboursement de la totalité des frais médicaux et des frais annexes liés à ce don (arrêt de travail, transport...).

Nouveautés de la loi de bioéthique

La campagne lancée par l'Agence de la biomédecine vise aussi à informer le grand public sur les évolutions apportées par la révision de la loi de bioéthique en juillet 2011. Certaines sont déjà applicables, comme la suppression de toute référence au statut juridique du couple bénéficiaire (mariage ou Pacs) ou justification d'une durée minimale de vie commune. Ou encore l'obligation pour l'employeur d'accorder une autorisation d'absence à la donneuse d'ovocytes qui le souhaite, pour effectuer les examens et les interventions nécessaires.D'autres vont demander un peu de temps avant d'être effectives. C'est le cas de la possibilité du don pour les hommes et femmes majeurs n'ayant pas encore eu d'enfants. Le décret d'application «est en cours d'élaboration», a précisé la directrice de l'Agence de la biomédecine, Emmanuelle Prada-Bordenave. Cette nouveauté doit aussi «être organisée», a-t-elle précisé, puisque la loi prévoit que ces donneurs sans enfants se voient proposer la conservation d'une partie de leurs gamètes, pour une éventuelle utilisation ultérieure à leur profit.La loi autorise par ailleurs une nouvelle technique, la vitrification, qui va permettre une congélation efficace des ovocytes. Le recueil des ovocytes et leur mise en fécondation pourront ainsi être décalés dans le temps, comme c'est le cas depuis longtemps pour les dons de sperme.Source : le figaro.fr