NOUVEAUTE : UN VACCIN NASAL EN SPRAY CONTRE LA GRIPPE

VACCIN SPRAY CONTRE LA GRIPPE POUR LES ENFANTSFinie, la piqûre ! Le vaccin « Fluenz », qui se pulvérise dans les narines, pourrait être disponible en 2012-2013 dans certains pays européens.

Pas pour tout de suite et pas pour tout le monde

Le vaccin anti-grippe en spray nasal, utilisé depuis 2003 aux États-Unis, a reçu le feu vert des experts du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en Franc. Toutefois il ne pourra pas être utilisé lors de la prochaine campagne de vaccination, à l'automne prochain, en raison d'obstacles pratiques comme son conditionnement…« Aux États-Unis, il est livré par boîte de dix aux médecins, alors qu'en France on doit passer par les pharmacies qui n'ont pas le droit de déconditionner (ouvrir les boîtes pour le vendre à l'unité) », a expliqué Jean-Yves Mairé, porte-parole du laboratoire AstraZeneca. Les vaccins doivent en outre être commandés très longtemps à l'avance.Ce vaccin est actuellement fabriqué et vendu sous le nom « FluMist ». Aux Etats-Unis, il est utilisé chez des personnes de 2 à 50 ans et contrairement à ce qui se passe en France, les médecins peuvent commander et facturer les médicaments à leurs patients. Il contient les mêmes souches que les vaccins inactivés injectables habituels et agit sur l'immunité muqueuse en provoquant des réactions proches de celles engendrées par la maladie naturelle En France, il est «désormais recommandé» chez les enfants et adolescents de 2 à 17 ans révolus à risque, du fait d'une pathologie sous-jacente (respiratoire, cardiaque, immunitaire, neurologique, musculaire…), précise Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations du Haut Conseil de la Santé Publique, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), publié hier. Ce spécialiste notait qu'il « devrait être disponible pour la prochaine saison grippale avec l'espoir d'une amélioration de la couverture vaccinale - actuellement très médiocre - chez les enfants à risque ».Des études de qualité ont démontré son efficacité chez l'enfant et sa supériorité par rapport au vaccin inactivé, et ce d'autant plus que l'enfant est plus jeune, poursuit-il. En revanche, il serait moins efficace chez l'adulte. «Il y a clairement une différence d'efficacité entre l'enfant et l'adulte», explique le Pr Terho Heikkinen, pédiatre à l'université de Turku, en Finlande. Cette moindre efficacité pour les adultes (de - 10% à - 40% selon les études) explique que l'Europe n'a pas suivi les recommandations américaines.Egalement, le vaccin nasal ne doit pas être utilisé par les femmes enceintes (quel que soit le trimestre de la grossesse) et les patients immunodéprimés (sous chimiothérapie, en attente de greffe ou sous traitement antirejet...), précise le BEH.Source : lavoixdunord.fr

Des mises en garde

Présenté ainsi, tout paraît simple, ce n'est pourtant pas le cas. Tout d’abord, parce qu’il s'agit d'un vaccin vivant atténué alors que les autres vaccinations contre la grippe sont réalisées avec des vaccins inactivés, c'est-à-dire du virus tué. Or, lorsque la force d'un virus est juste atténuée pour en faire un vaccin (BCG, fièvre jaune, ROR, varicelle), il reste trop dangereux de l'utiliser chez les enfants immunodéprimés.Autre particularité, les proches de la personne vaccinée doivent éviter le Fluenz. En effet, le virus déposé dans le nez peut rester présent jusqu'à trois semaines et être transmis par éternuement. «Le Fluenz peut cependant être utilisé chez les enfants infectés par le VIH sans immunodépression sévère», détaille le Haut Conseil de santé publique.L’Agence européenne explique l'interdiction d'utiliser le vaccin avant l'âge de 2 ans. Une étude a montré une augmentation significative des épisodes de «respiration sifflante» de 3,8% avec le vaccin inactivé habituel contre 5,9%, avec Fluenz, dans les 42 jours suivant la vaccination d'enfants âgés de 6 mois à 23 mois. «Il y avait aussi une petite augmentation des hospitalisations pour les enfants âgés de 6 à 11 mois, dans les 180 jours qui suivaient la dernière dose de Fluenz», précise le Pr Terho Heikkinen, pédiatre à l'université de Turku, en Finlande: «6,1 % avec le vaccin vivant atténué contre 2,6 % avec le vaccin inactivéSource : lefigaro.fr