Sida, vers la fin de la pandémie.

ruban rouge, sida, épidémie, vihDepuis le début de l'épidémie il y a 30 ans, le VIH a infecté 60 millions de personnes et près de la moitié en sont mortes. Guérir le sida reste incertain, mais l'arsenal grandissant des traitements pourrait un jour mettre fin aux nouvelles infections selon l'OMS. Alors que s'ouvrira le 22 juillet à Washington la 19e conférence internationale sur le sida, faisons un point sur les dernières infos reçues à ce sujet.

Pas de guérison

Espoir à une semaine de la conférence internationale sur le Sida. Mettre fin à la pandémie est envisageable et permettra d'obtenir la première génération libérée de la menace d'une infection depuis l'émergence du virus responsable de ce fléau, juge le Dr Anthony Fauci, éminent virologue américain.« Nous commençons à réaliser qu'il est possible de réellement agir sur l'infection et de changer la trajectoire de la pandémie », explique le directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), un virologue à la pointe de la lutte contre le sida depuis 25 ans. « Renverser la tendance de la pandémie pour parvenir à une génération libérée du sida » est l'un des thèmes de la 19e Conférence internationale bisannuelle sur le sida qui se tiendra du 22 au 27 juillet à Washington, souligne le Dr Fauci.Le chercheur insiste sur le fait « qu'on ne parle pas ici de guérison » du sida, car « on ne sait même pas encore si nous pourrons y parvenir ». « Nous disposons de traitements efficaces » (des antirétroviraux) pour contrôler le virus, permettant « aux sujets infectés, qui doivent les prendre indéfiniment, de rester relativement en bonne santé », rappelle-t-il.Mais au-delà ce sont les résultats d'essais cliniques publiés récemment, montrant l'efficacité de ces antirétroviraux pour prévenir le risque d'infection chez des sujets séronégatifs, qui laissent penser « qu'il est possible de fortement accélérer la diminution de nouvelles infections », dit le Dr Fauci. Car avec le rythme actuel de baisse du taux d'infections (1,5% par an en moyenne depuis dix ans dans le monde) la fin de la pandémie reste un objectif très éloigné dans le futur, concède-t-il.

Mettre fin à la pandémie signifie qu'après un certain temps il y aura si peu de nouvelles infections que cela rendra possible d'avoir une génération sans sida, précise le patron du NIAID, qui fait partie des Instituts nationaux américains de la Santé (NIH). Les NIH sont la principale source de financements publics de la recherche médicale.

Source: Actu France Soir, 15/07/2012

Un antirétroviral "préventif" en vente aux Etats-Unis

L'agence américaine des médicaments (FDA) a approuvé, lundi, la mise sur le marché de l'antirétroviral Truvada, premier traitement de prévention contre le sida destiné aux personnes à risque qui devrait contribuer, selon les autorités, à réduire les nouvelles infections. Suivant une recommandation d'un comité d'experts, la FDA (agence qui supervise nourriture et médicaments) a approuvé cet antirétroviral du laboratoire américain Gilead Sciences "afin de réduire le risque de transmission du virus du sida (VIH) à des sujets sains à haut risque d'être contaminés", a précisé l'agence dans un communiqué. Le Truvada, pris quotidiennement, est destiné "à être utilisé à titre prophylactique avant un contact avec le VIH (virus de l'immunodéficience humaine), en combinaison avec des pratiques sexuelles sûres comme l'usage de préservatifs et d'autres mesures de prévention - dépistage régulier et traitement d'autres maladies vénériennes - pour empêcher la transmission du virus chez des adultes à haut risque", a souligné l'agence. "Le Truvada ne peut pas se substituer à des pratiques sexuelles sûres", insiste la FDA dans le communiqué.L'efficacité préventive du Truvada a été mise en évidence par les résultats d'un essai clinique mené avec 2 499 hommes homosexuels séronégatifs de 2007 à 2009 dans six pays, dont le Brésil, l'Afrique du Sud et les États-Unis, et financé en grande partie par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH). Il avait alors réduit de 44 % le risque d'infection chez les participants qui utilisaient aussi un préservatif, comparativement à ceux soumis à un placebo.

Une autre étude clinique avec 4 875 couples hétérosexuels sérodiscordants a montré une baisse du risque d'infection jusqu'à 75 % chez les partenaires séronégatifs qui ont pris du Truvada comparativement au groupe témoin.

Le Truvada, une combinaison de deux antirétroviraux, avait été initialement approuvé par la FDA en août 2004 pour être utilisé avec d'autres antirétroviraux afin de traiter des adultes touchés par le VIH et des enfants de 12 ans et plus. Aucun nouvel effet secondaire n'a été identifié lors de ces derniers essais cliniques destinés à évaluer les capacités préventives du Truvada.

Les effets secondaires les plus courants sont la diarrhée, des nausées, des douleurs abdominales, des maux de tête et une perte de poids et les plus graves, très rares, affectent les reins et les os. Le responsable de l'ONG, AIDS Healthcare Foundation, Michael Weinstein, a jugé "irresponsable" la décision de la FDA d'autoriser le Truvada comme traitement préventif sans "obligation de test de dépistage" du VIH. Selon lui, cela "finira par faire régresser les efforts de prévention menés depuis plusieurs années".

Source: Le Point.fr, le 17 juillet 2012

La fin de la transmission mère-enfant

L'élimination de la transmission du VIH mère-enfant dans le monde est à "portée de main" et pourrait marquer un tournant dans l'épidémie, bien que la prévention chez les adolescents soit toujours problématique. C'est ce qu'estime Craig McClure, directeur de la section VIH/Sida de l'Unicef. "Pour la première fois, nous sommes vraiment au début de la fin de l'épidémie", a déclaré Craig McClure avant la prochaine Conférence internationale sur le Sida prévue du 22 au 27 juillet, à Washington. Même s'il reste plus réservé sur un autre volet - la prévention du VIH chez les adolescents, qui peine à s'imposer -, il fonde son optimisme sur l'élimination de la transmission du VIH par la mère à son enfant pendant la grossesse, au moment de l'accouchement ou pendant l'allaitement. Grâce aux efforts réalisés ces dernières années, les nouvelles infections mère-enfant ont, en effet, diminué de près de la moitié entre 2003 (600.000) et 2010 (390.000). Un objectif ambitieux, mais "réalisable" Selon Craig McClure, l'objectif fixé par l'Unicef est ambitieux, mais "réalisable" : réduire de 90 % le nombre d'infections chez les nouveau-nés pour les porter à 40.000 en 2015 et diminuer de moitié la mortalité des mères liée au Sida au cours de la même période. Dans les pays riches, où les femmes enceintes ont déjà presque toutes accès au dépistage, puis, aux traitements si elles sont séropositives, la transmission du VIH mère-enfant n'existe pratiquement plus. La très grande majorité des nouvelles infections (90 %) se produisent actuellement dans 22 pays, dont 21 pays situés en Afrique sub-saharienne et en Inde. Et le spécialiste de préconiser diverses mesures pour enrayer le phénomène : la généralisation des tests de dépistage pour les femmes enceintes; des traitements plus simples (une seule pilule par jour); une meilleure prise en charge des femmes par les services locaux de santé...

Source: Le télégramme.com

Vers un vaccin thérapeutique

Le chercheur marseillais Erwann Loret et son équipe sont à l’origine d’un vaccin thérapeutique contre le Sida dont les premiers essais cliniques chez l’Homme auront lieu à Marseille en octobre prochain. Déjà testé chez le macaque, le produit avait alors très bien fonctionné, avec même un cas de rémission de la maladie pour un des sept singes. En sera-t-il autant chez l’Homme ? Quarante-huit. Ils seront 48 candidats à la vaccination contre le VIH, divisés en quatre groupes de 12. Ces patients séropositifs recevront trois injections d’un vaccin thérapeutique dans l’espoir de proposer une alternative aux trithérapies dont les contraintes et les effets secondaires posent problème. La vaccination aura lieu au centre d’investigation clinique du CHU Conception à Marseille.
La première étape (phase I/IIa) de ce projet, annoncé par la Société d’accélération du transfert de technologie du sud-est (SATT) dont les actionnaires sont l’université d’Aix-Marseille et l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM), sera de s'assurer de l’innocuité du vaccin, éprouvé chez l’animal mais jamais testé chez l’Homme. En parallèle, il s’agira également de déterminer la dose efficace, celle qui sera utilisée ultérieurement dans une phase IIb au cours de laquelle 80 malades (répartis en deux groupes de 40) recevront le principe actif ou un placébo. Avant une hypothétique phase III, à plus large échelle, si les résultats et les moyens financiers sont au rendez-vous.
Dans le cas d’une infection au VIH, comme pour le cas des cancers, les scientifiques sont autorisés à travailler et à tester leurs produits directement sur des volontaires déjà malades. Dans le cadre de cet essai clinique, il sera proposé à des patients séropositifs d’arrêter leur trithérapie pendant 2 mois après les trois injections du vaccin.