L'IVG remboursée et la contraception bientôt gratuite pour les mineurs

contraception, pilule, pilule remboursée, ivgLes interruptions volontaires de grossesse (IVG) seront prises en charge à 100 % par l'Assurance-maladie, et les contraceptifs seront gratuits pour les jeunes filles de 15 à 18 ans à partir de 2013.

Un débat apaisé

Plusieurs députés PS ont rendu hommage à Simone Veil, ministre UDF de la santé sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, qui avait fait voter en 1975 la légalisation de l'IVG. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a affirmé que le remboursement à 100 % de l'IVG était un "choix de santé publique", et rappelé qu'un avortement n'était "jamais un acte anodin" pour une femme. Un amendement de l'UMP Dominique Tian, membre de la Droite populaire, qui proposait de supprimer cet article a été rejeté par 90 voix contre 6. Tous les groupes, y compris la majorité du groupe UMP, ont voté contre cet amendement de suppression.

Des délais de plusieurs semaines pour accéder à l'IVG

Actuellement, un avortement coûte entre 200 et 450 euros, selon le lieu (hôpital ou cabinet médical) et la méthode utilisée. L'Assurance-maladie prend aujourd'hui en charge à 100 % les IVG pour les jeunes filles mineures et entre 70 % et 80% des frais pour les femmes majeures. D'après le rapport de la commission des affaires sociales de l'Assemblée, le coût de la nouvelle mesure s'élèvera à 16,73 millions d'euros.
De nombreux députés ont souligné pendant le débat la difficulté d'accès à l'IVG. La communiste Jacqueline Fraysse a déploré "le manque criant de centres IVG dans les structures publiques", citant des délais allant jusqu'à cinq semaines, contre cinq jours recommandés, entre la prise de contact et l'acte dans un département comme la Seine-Saint-Denis.

Accès gratuit à la pilule pour les mineures

L'amendement prévoyant le remboursement à 100 % de la contraception (dont la pilule), pour les jeunes filles de 15 à 18 ans, a également été adopté par les députés. Cette mesure concernera plus d'un million de personnes. A population constante et à structure de consommation actuelle de contraceptifs, la gratuité de la contraception chez les mineures impliquera un coût additionnel de 5 millions d'euros.
L'Assemblée se prononcera mardi par un vote solennel sur l'ensemble du PLFSS 2013, qui sera examiné au Sénat à partir du 12 novembre.

Source: www.lemonde.fr