INTOLERANCE AU GLUTEN (MALADIE COELIAQUE)

Intolérance au gluten - maladie de coeliaqueSouvent associée à une allergie, l'intolérance au gluten est pourtant une pathologie immunitaire qui nécessite le suivi d'un régime strict pour les personnes atteintes de la maladie cœliaque. Désagréments digestifs, fatigue chronique, coups de blues inexpliqués en sont les symptômes. Il n'existe aucun traitement pour soigner cette pathologie, la seule solution reste d'éliminer certains produits de son alimentation.

Le gluten : responsable de la maladie cœliaque

Le gluten, du latin glu (colle) est la masse protéique, soluble dans l’eau, élastique et visqueuse. Elle est continue dans de nombreuses céréales (blé, seigle, orge, avoine). Combiné avec l’amidon, il forme l’albumen, et se compose en majorité de prolamines et de gluténines, les protéines de réserve du grain. En fait, ce sont les prolamines, la fraction toxique pour les intolérants au gluten. Chaque céréale a des prolamines particulières : les gliadines pour le blé, les sécalines pour le seigle, les hordéines pour l’orge et les avénines pour l’avoine.En cuisine, il permet essentiellement aux aliments transformés de bien se lier ensemble (sauces, plats préparés) et donne la texture moelleuse au pain et autres produits de boulangerie.

Les symptômes de l’intolérance au gluten

Le nom de la maladie provient du grec koeliakos, « qui appartient aux intestins ». Comme son nom l’indique, la maladie cœliaque est une maladie de l'intestin grêle causée par une réponse immunologique complexe provoquée par le gluten. Elle est décrite pour la première fois dès l’an 250. Plus connue sous le nom d’intolérance au gluten, cette entéropathie inflammatoire chronique auto-immune est provoquée par un antigène alimentaire, la gliadine du gluten. Les formes cliniques de la maladie vont d’une forme asymptomatique à la malnutrition sévère quand elle est ignorée. Elle se manifeste essentiellement par des douleurs abdominales, une diarrhée chronique, un amaigrissement, et des vomissements. En effet, chez les personnes atteintes, l’ingestion de gluten entraîne une réaction immunitaire anormale dans l’intestin grêle, qui crée une inflammation et endommage la paroi intestinale. Plus précisément, ce sont les villosités intestinales qui sont détruites. Ce sont les petits « replis » de l’intestin qui permettent l’absorption de la majeure partie des nutriments, des vitamines et des minéraux. Si l’inflammation persiste, l’intestin abîmé devient incapable d’absorber certains nutriments, vitamines et minéraux. La difficulté d'absorption peut provoquer des carences alimentaires. Il peut s'ensuivre une malnutrition malgré une alimentation normale. Et d’autres symptômes peuvent se manifester : des pathologies osseuses et douleurs articulaires, un anémie, de la fatigue et une dépression.

Pour retrouver la santé, les personnes atteintes de la maladie cœliaque doivent s'abstenir à vie de consommer les produits contenant ces glutens. Ainsi le diagnostic définitif de la maladie cœliaque est posé après régression de l’atrophie des villosités intestinales et/ou la disparition des symptômes cliniques, à la suite d’un régime sans gluten.

Intolérance ou allergie ?

Bien qu’on utilise souvent l’expression « intolérance au gluten », la maladie coeliaque n’est pas réellement une intolérance alimentaire puisqu’une réaction immunitaire est en cause.

Et contrairement aux allergies classiques, le système immunitaire produit des anticorps contre une substance normalement inoffensive provenant de l'alimentation et se retourne également contre l’organisme en attaquant la paroi de l’intestin grêle, infligeant des lésions à la muqueuse intestinale et empêchant la digestion et l’absorption adéquates des aliments. La maladie coeliaque est donc une maladie auto-immune induite par l’ingestion de gluten.

Les causes

Les causes précises de l’intolérance au gluten sont inconnues, mais des facteurs génétiques sont impliqués. Tenant compte de la composante héréditaire, lorsqu’un membre de la famille proche est atteint, la probabilité qu’on le soit aussi est d’environ 10 %. Les chercheurs connaissent aujourd’hui les principaux gènes en cause, appelés gènes HLA de type DQ2 et DQ8 et sont présents chez plus de 95 % des malades.D’autres éléments déclencheurs pourraient également entrer en jeu : des facteurs environnementaux (infections intestinales, traumatisme, le stress engendré par une opération ou une grossesse...), une plus grande perméabilité intestinale chez les personnes prédisposées à cette maladie, etc.

Le traitement : manger sans gluten

Une des pistes de traitement la plus avancée est basée sur l'ingestion d'enzymes de dégradation du gluten, permettant de le dégrader en fragments non immunogènes : Alvine Pharmaceuticals, Inc., une compagnie biopharmaceutical californienne, a obtenu, en mai 2011, la délivrance de 4 brevets du bureau de l’United States Patent and Trademark (USPTO) (brevets et marques déposées : 7.943.312 ; 7.928.056 ; 7.923.532 ; et 7.910.541) pour des protéases permettant la dégradation du gluten, pour une méthode permettant d’isoler de telles protéases et pour des réactifs dégradants pour diagnostiquer la maladie cœliaque.Mais aujourd’hui encore, le seul traitement de la maladie cœliaque repose sur un régime sans gluten, à vie. Des produits garantis sans gluten existent. Leur coût est malheureusement difficile à supporter. Alors de manière générale, il faut cuisiner uniquement avec des ingrédients et aliments non transformés, c’est-à-dire non préparés industriellement. La farine de blé est à proscrire et aussi, tous les aliments susceptibles d’en contenir : pains, pâtes, pizza, semoules, pâtisseries et biscuits mais aussi nombreux plats préparés (souvent utilisée comme liant pour les sauces). Toutefois, il est possible de remplacer la farine par la maïzena ou de la fécule de pomme de terre dans les plats cuisinés. Les céréales comme le maïs, le riz complet, le millet, le sarrasin, le quinoa peuvent être consommé. Les charcuteries sont à exclure à l’exception du jambon. Les produits laitiers ne posent pas de problèmes tout comme les fruits et légumes frais, en conserve ou surgelés. Il n'existe pas aujourd'hui d'obligation légale à mentionner l'apport en gluten sur les aliments. Pourtant, le logo « épi de blé barré dans un cercle » est la seule sécurité pour les cœliaques.Un menu 100% sans gluten avec Esprit Santé > Voir toutes nos recettes sans gluten.

Le quotidien des intolérants au gluten s’adoucit

On estime que cette intolérance touche environ une personne sur 100 en France soit environ 500 000 personnes, et seuls 10 à 20% des cas seraient actuellement diagnostiqués. Les restrictions alimentaires liées à cette pathologie ne sont pas toujours faciles à vivre au quotidien. Il est difficile d'éviter toute trace de blé, d'orge, de seigle. Surtout que les céréales constituent en Europe la base de l’alimentation. Elles se cachent dans quasiment tous les aliments, de la bière aux charcuteries en passant par les pâtisseries. Il implique alors souvent de modifier des habitudes alimentaires bien ancrées. Toutefois, des évolutions récentes, comme l'ouverture de restaurants, d’ateliers culinaires ou la multiplication des produits certifiés sans gluten, se multiplient pour contourner cet allergène et changer progressivement la vie des patients. À l'occasion de la Journée mondiale de la maladie cœliaque, le 18 mai 2012, Le Figaro revient sur ces solutions qui améliorent le quotidien des intolérants au gluten. - Des pâtisseries sans glutenLe restaurant Helmut Newcake situé dans le Xe arrondissement de Paris est l'un des premiers à avoir adapté sa carte et à avoir réalisé des mets et pâtisseries sans gluten. - Des stages culinaires pour mieux accepter la maladieÀ l'Association Française Des Intolérants Au Gluten (AFDIAG), on prend très à cœur l'importance d'un régime adapté. « Nous souhaitons que les gens puissent cuisiner seuls, chez eux, comme tout le monde et avec le moins de contraintes possibles », explique la présidente de l'association, Brigitte Jolivet. Recettes de cuisine adaptées, liste des produits autorisés, vidéos explicatives, le site Internet de l'association ne lésine pas sur les conseils nutritionnels. Des ateliers culinaires pour apprendre à concocter des petits plats sans gluten sont régulièrement organisés et ouverts à ses membres. « Une fois par mois, huit participants viennent apprendre à faire du pain, de la brioche et des pâtisseries avec des farines sans gluten, qui demandent un véritable tour de main », raconte Brigitte Jolivet. - Des produits de plus en plus diversifiésDans les rayons des supermarchés ou sur Internet, des produits contrôlés par l'AFDIAG et tamponnés « sans gluten » se multiplient. Des biscuits aux farines bio, en passant par des pâtes et du couscous sans gluten, « plus de 50 sociétés de grandes marques et de produits diététiques ont aujourd'hui notre label, explique la présidente de l'association. Ce logo est très important, car il facilite grandement les courses des patients, qui ont la garantie d'avoir un produit sans gluten. »Intolérante au gluten depuis son enfance, Marie-Christine Martin a noté de nombreux changements ces dernières années. « Les produits se sont diversifiés dans les magasins. Le grand public a une meilleure connaissance de la maladie, remarque cette puéricultrice de 50 ans. Avant, quand je commandais un plat au restaurant, personne ne comprenait ce que j'avais, les gens pensaient que je faisais un régime amaigrissant. Aujourd'hui, les serveurs sont beaucoup plus à l'écoute, et je ne suis plus obligée d'expliquer systématiquement ma maladie », raconte-t-elle. - L'effet DjokovicEn France, une personne sur cent serait intolérante au gluten et seulement 20% seraient diagnostiqués. En revanche, «nombreux sont ceux qui s'autoproclament malades, sans avoir fait de test sanguin, souligne Brigitte Jolivet. On voit aussi des stars suivre des régimes sans gluten, c'est une grande mode en ce moment.»Et, pour preuve, depuis que Novak Djokovic a été diagnostiqué intolérant au gluten et qu'il a éliminé la pizza, les pâtes et le pain de son alimentation, le numéro 1 mondial de tennis enchaîne les victoires et inspire d'autres sportifs, comme Sabine Lisicki et Andy Murray, qui se sont également mis au régime sans gluten. Effet de mimétisme ou pas, la présidente de l'association recommande toutefois de « manger normalement et de faire une prise de sang pour détecter les anticorps responsables de cette maladie auto-immune ».


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