Le bio, tout ce qu’il faut savoir

le bioSuite à la découverte de la viande de cheval dans les plats précuisinés, le débat sur notre alimentation est relancé. Le bio est-il une valeur sure ? Quels sont ses réels atouts ? En ce jour, les bienfaits du bio sont contestés, que ce soit sur la santé ou sur l’environnement. Tout de même, on accorde au bio un meilleur goût comparé aux produits de grande surface. Point noir du bio : son prix …

Le bio ne connait pas la crise

Malgré un contexte économique difficile, le bio continu de progresser. On dénombre au moins un Français sur deux qui achète régulièrement ou occasionnellement des produits bio. Ce marché représente 4.1 milliards d’euro en 2012 avec une progression de 5% selon le baromètre de l’agence bio. Bien que le prix puisse aller jusqu'à deux fois plus cher que leurs équivalents, ceci ne ralenti en aucun cas sa progression.
Cependant, les dépenses liées au bio ne devraient pas faire augmenter son prix du double mais seulement d’environ 30%, la question est de savoir pourquoi les consommateurs acceptent une telle différence. Certains voient cela comme un business profitable ou carrément une arnaque. Pourtant le bio bénéficie d’une excellente image qui se développe et qui rend les gens addicts à ce concept. Si les principes du bio sont sains, on retrouve des problèmes comme pour l’alimentation conventionnelle. Le bio vaut-il vraiment le coup ? Offre-t-il les garanties de sécurité et de naturel dont il se prévaut ?

Tout ce qu’on ne vous dit pas et qu’il faut savoir sur le bio

Plusieurs questions se posent à propos des produits bio, et les préjugés tombent.

Le bio est-il meilleur pour la santé ? Non, le concept du bio est en partie pour rassurer le consommateur, car oui les conditions de production ne sont pas identiques à celles des produits conventionnels mais ce concept là n’apporte aucune valeur nutritionnelle en plus, ni aucune diminution des risques sanitaires. Néanmoins, quelques atouts sont présents dans ce type de produit. On y trouve moins de pesticide, et les viandes présentent moins de cellules résistantes aux antibiotiques. On relèvera que le bio n’est pas à l’abri des intoxications alimentaires.Le bio, plus économe en énergie ? Cela reste à démontrer car, oui la non utilisation de pesticides et autres dérivés produise plus de gaz à effet de serre, néanmoins, la quantité produite est plus faible donc nécessite plus de travail.Le bio aurait meilleur goût ?À prouver, car aucune étude ne peut démontrer scientifiquement cet effet, on constate quand même que 87% des consommateurs affirment que le bio a meilleur gout. Mais le fait de payer plus cher peut influencer le jugement. Un gout dépend de la récolte d’un produit et pas forcement de sa culture. En revanche le bio a un circuit de distribution plus court.Le bio est l’ami de la biodiversité ? Pas si sûr … car pour une même quantité il est nécessaire de cultiver sur une plus grande surface. De plus les produits utilisés comme engrais, comme le fumier, produisent du protoxyde d’azote lors de sa minéralisation.Le bio est-il une garantie de qualité ? Aucune garantie n’est liée à l’agriculture bio car les producteurs ont des obligations de moyen et non de résultats, le mode de production est donc garanti mais pas la qualité finale du produit. Par ailleurs, le bio n’échappe pas à la pollution environnementale, que cela provienne de l’eau, de l’air ou de la terre.Les contrôles sont plus rigoureux dans le bio ? Non, le bio est seulement soumis à un contrôle annuel et à un contrôle inopiné. Les organismes qui contrôlent sont privés et ne sont donc pas tous organisés de la même façon au niveau européen. Quant à la traçabilité des produits, elle reste aléatoire.Le bio est-il « local » ? Oui mais pas seulement, si les acteurs historiques du bio se fournissaient dans les 150km, ce n’est plus le cas aujourd’hui car le bio s’industrialise. De grosses exploitations d’une centaine d’hectares sont en Espagne ou encore en Allemagne.

A Montmartre, le bio coûte deux fois plus cher.

Le bio est-il trop cher ? Au regard de certaines enquêtes, il n’y a aucun doute. En moyenne le bio coûte 70% de plus de leurs équivalents conventionnels. On considère qu’en achetant du conventionnel, on dépense 60% de moins pour 25% de produit en plus.Pourquoi le bio est-il si cher ?
Ses défenseurs à tout prix argumentent encore : moins de rendements, plus de mains d’œuvre, des réseaux de distribution pas assez développés, tout cela justifie un tel écart. Mais ces handicaps sont pris en compte par les pouvoirs publics.
Néanmoins, les écarts se réduisent en dehors des grandes villes. Les région sont généreuses et versent des aides à la certification. D’ailleurs, le surcoût de production n’est pas la cause principale de l’énorme différence constatée. Les filières profitent de leurs labels et de leur bonne image pour généralement gonfler les marges.