ACOUPHENES : ENFIN UNE THERAPIE EFFICACE

Acouphène : thérapie , traitement, Pour soulager les acouphènes, la combinaison de plusieurs thérapies comportementales apparaît comme le moyen le plus efficace, selon une nouvelle étude. Un espoir pour les patients, alors qu'il n'existe actuellement aucun médicament complètement satisfaisant.

Prendre en compte la souffrance des patients

Avoir un bourdonnement incessant dans l'oreille, semblable au grésillement d’une radio ou au sifflement d’une théière, c'est le quotidien de 6 millions de Français. Véritable handicap quotidien, ces personnes qui souffrent d'Acouphènes sont condamnées à vivre avec cette désagréable sensation sonore en permanence. Ils seraient crées par le cerveau suite à une perte auditive. Le problème, c'est qu'il n'existe actuellement aucun traitement totalement efficace pour soulager ces sons fantômes. Cependant, une vaste étude menée par des chercheurs de l'université de Maastricht vient de montrer qu'une approche pluridisciplinaire cognitivo-comportementale pouvait s'avérer efficace. A ce titre, ils ont combinés plusieurs thérapies comportementales. Ainsi, cumuler technique de relaxation, technique d'exposition et diversion de l'attention multiplie les chances de traiter avec succès ces problèmes auditifs, selon ces travaux prometteurs, publiés le 26 mai dans la revue médicale britannique The Lancet [1].

Gérer le stress

Cette étude propose de se concentrer sur l'individu et son attitude (notamment son angoisse et son stress généré par l’acouphène) et de laisser de côté les traitements classiques (tests auditifs, médicaments, chirurgie, appareil auditif pour masquer le son gênant). Autrement dit, les personnes souffrant d’acouphène peuvent l'atténuer en écoutant le bruit de la mer, en faisant des exercices de relaxation et en apprenant à ignorer ce son gênant.Les scientifiques ont suivi 492 patients entre 2007 et 2011 dans le cadre de cette étude. Parmi eux, 247 ont suivi le traitement traditionnels et 245 ont testé la nouvelle thérapie cognitivo-comportementale et les techniques de relaxation. Au bout d'un an, le deuxième groupe percevait moins de bourdonnement que le premier, et ce, quel que fut le degré de gravité de l’acouphène.

Un cocktail de thérapies pour mieux traiter les acouphènes

Les chercheurs néerlandais estiment qu'« un traitement personnalisé et basé sur une thérapie cognitivo-comportementale et les techniques de relaxation pourrait être proposé à l'ensemble des patients souffrant d'acouphènes (…) Nous avons maintenant des preuves empiriques que la combinaison de plusieurs thérapie est plus efficace que la thérapie standard », déclare le Dr David Baguley, un des auteurs de l'étude, cité par Le Figaro. Cette approche donne un véritable espoir de vaincre un jour les acouphènes.

Une diversion sonore pour atténuer l’acouphène

Pour le Dr Xavier Perrot, membre du comité scientifique de l'Association France Acouphènes et neurologue au centre hospitalier de Lyon, « ce n'est pas la première fois que cette piste est explorée mais cette étude de grande ampleur confirme que les thérapies du comportement peuvent atténuer la perception de l'acouphène et aider les patients à moins l'entendre ». En effet, « en faisant écouter le bruit de la mer à un patient, on enrichit son environnement sonore et on l'aide à se détourner de l'acouphène, explique le médecin. On lui apprend également à relativiser son obsession du son et la perception qu'il en a. On dit souvent que l'acouphène est un cercle vicieux puisqu'il génère du stress, qui en retour accentue l'acouphène. Les techniques de relaxation et les entretiens psychologiques peuvent aider le patient à se détendre et à sortir de cette spirale infernale », commente le Dr Xavier Perrot. Source : France soir ; Le Figaro[1] Rilana FF Cima, Iris H Maes, Manuela A Joore, Dyon JWM Scheyen, Amr El Refaie, David M Baguley, Lucien JC Anteunis, Gerard JP van Breukelen and Johan WS Vlaeyen (2012) Specialised treatment based on cognitive behaviour therapy versus usual care for tinnitus: a randomised controlled trial. In : The Lancet ; Vol. 379, I. 9830, p. 1951-1959